religions ♆ SECTE & FANATISMES

Au fond des ruelles et des baraquements, quelques étincelles d'espoir subsistent au creux des cœurs. C'est ce que veulent les pieux, les innocents, ceux qui grouillent dans le trou du diable en songeant à la pureté sauvegardée ou perdue. Sur les murs, les croix de bois et les icônes restent. A Sao Poeira, certains ont conservé leur foi envers leur religion. Aux yeux de nombre d'entre eux, elle est le rempart dans ces ruines, la bouée à laquelle on se raccroche désespérément. Le paysage ne paie pourtant pas de mine et l'on pourrait facilement croire que leur dieu a déserté l'endroit. Pourtant, au cœur de la végétation rampante se trouve ces murs de la couleur de l'albâtre qui continuent d'accueillir les croyants. L'église du village est le refuge des pêcheurs en quête de pardon et des brebis désirant le salut.

Dans ce chaos, quelques prières sont encore adressées aux saints locaux. La tête baissée, on présente ses hommages à l'homme qui tient les lieux. Comme le reste de l'existence dans ces lieux, le culte est fait de bric et de broc. Il y a ceux qui se raccrochent le plus à cette foi, constituant une petite communauté accueillant les nouveaux croyants et organisant les cérémonies qu'il s'agisse des messes, baptêmes, mariages, onctions... Tandis que l'amertume et les tentations grondent à l'extérieur, ces réunions deviennent ces petits moments où chacun est persuadé de voir dans l’œil de l'autre la ferveur pieuse partagée et teintée de sobriété. Habits anonymes, c'est dans les paroles et dans les prières que se distinguent généralement les manifestations de cette religion. Les pratiquants côtoient occasionnellement les non pratiquants, ceux qui optent pour l'intimité et les réflexions silencieuses. Parmi les bonnes gens viennent parfois se perdre les fautifs, les camés, les traînées, s'accrochant encore à une foi secrète. D'autres l'adoptent après leur arrivée cherchant la protection et l'espoir au fond des bénitiers.

Entre hippies camés, chrétiens terrorisés ainsi que bas peuple affamé se dressent fièrement les adeptes du Diable, arborant sourires viciés et songes souillés. Suppôts de Satan qu'ils vénèrent, baignent d'offrandes de sang, prônant liberté et ego, considérant un règne en enfer préférable à une servitude au paradis. Aucune interdiction sur les plaisirs individuels, aussi sales soient-ils, aucune privation excepté un respect qui est demandé entre les membres de la secte ainsi que quelques règles qui n'entravent pas la liberté de chacun. Loin de certains clichés mais aussi de ce qu'on pourrait imaginer, les adorateurs de Lucifer demeurent très soudés et suivent fidèlement leur gourou Bélial après maintes preuves de sa valeur, des efforts pour la communauté qui ne cesse de grandir au plus profond des mines de la ville. Demeure du diable, lieu de réunion abritant entre autre leur autel sacré réservé aux offrandes. Pour être au plus près de celui qu'ils vénèrent, eux seuls s'y risquent, se jetant avec joie dans la gueule du loup. Ils n'ont aucune crainte et une confiance inébranlable en Satan, enfreignant pêchés capitaux en son nom tout en rendant la pareille à chaque coup de couteau, de main, qui s'offre à eux. Œil pour œil, dent pour dent.

La secte des Satanistes évolue principalement à travers les mines de Saõ Poeira ainsi que le bordel où la plupart se retrouvent régulièrement, humant l'agréable odeur de débauche qui y règne. Néanmoins, lorsqu'il s'agit de préparer futures fêtes, rites, offrandes ou encore l'initiation d'un nouveau membre, tous se réunissent sous terre au sein de leur base principale. Cette dernière est d'ailleurs une réjouissance à ne pas manquer : l'apprenti, avant de définitivement rejoindre leurs rangs, est dans l'obligation de faire le sacrifice d'une chèvre en gloire à Satan. Après quoi, il goûte à sa première orgie en compagnie des autres fidèles, marquant son passage final. Il lui est ensuite réclamé une petite contribution financière s'adaptant à lui comme au reste de la secte, en fonction de leur situation actuelle. Ainsi, la demeure du Diable s'ouvre pour de bon, animée par plusieurs desseins. Peu aptes à des élans de stupidité ou un étalage de sensibilité, les Satanistes n'ont pas l'âme hypocrite ni prétentieuse entre eux. Solidaires mais suffisamment grands pour s'occuper de leur propre personne, les esprits faibles n'ont pas leur place ici bas.

LES HIPPIES ▲Le retour à l'ancienne, aux vielles traditions et aux simples mœurs. Au sein de cette communauté il n'y a ni électricité, ni nouvelles technologies empoisonnant la vie de chacun. Il s'agit de redécouvrir ensemble un mode de vie privilégiant les contacts humains avec bien évidemment tout type de violence banni. Ils prônent la paix, le bien-être de soi, la liberté et le respect mutuel. En reviennent à l'agriculture, l'élevage et les bougies parmi tant d'autres malheureusement abandonnés ou trop mis de côté dans la société actuelle. Ce sont eux qui s'occupent de faire leur propre alcool qu'ils vendent ensuite aux clients de leur bar, utilisant leurs bénéfices afin de distribuer la nourriture entre eux. Personne dans leur secte n'est mis à l'écart ou privé de ce droit fondamental tant qu'il respecte leurs règles pacifiques de vie. Ils n'ont pas besoin de s'encombrer de stéréotypes physiques et mentaux qu'ils dénigrent volontiers en voyant où cela mène la plupart. Pourtant une grande majorité font leur retour aux sources avec les pantalons amples qu'ils jugent plus confortable ainsi que les vêtements colorés qu'ils jugent plus gais et harmonieux. De la détente et aucun stress même dans leur job, voici l'une de leur règle d'or pour permettre une vie tranquille.

Ce qu'on veut leur faire rentrer dans le crâne derrière ce mode de vie pacifique, c'est que les autres sont des barbares. De simples esprits endoctrinés à la botte d'une société de consommation qui ne les considère pas plus qu'un tas d'esclaves. Rendus malades et accrochés tels des sangsues à leurs technologies avec soit-disant toute leur vie dessus. Les autres, entre deux, ceux qui ne rentrent pas du tout dans cette catégorie là ou tout du moins pas entièrement sont ces fameux barbares. Les hippies s'en méfient, la rage de ces derniers embrume leur jugeote. Les renvoie à l'état de bête sauvage. Prêts à s'entre-tuer à la moindre contrariété. Ils se veulent ouverts d'esprits, le clament haut autant que leur gourou Santana, mais auront toujours des préjugés enfouis concernant certains types de personnes. Essayerons toujours de convaincre le voisin d'adopter leur mode de vie sans soucis, libéré de toute contrainte. Comme au sein de chaque secte, ils seront les premiers à vous affirmer qu'ils sont les seuls à avoir raison.