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L'enfant boudeur + Sullivan

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Anonymous
(#) Sam 22 Fév 2014 - 22:11
Il bougeait là, au grès du vent, au grès d'ton cœur. Il bougeait tel une mère qui berce son enfant. Et toi, tu le fixais, un peu idiot, un sourire un peu niait sur ton visage. Mais, bizarrement, tu te sentais bien. Là, à le fixer. La fixer. Parce qu’il avait deux genres. Le fleuve. L’eau. Elle bougeait. Au grès du vent, au grès d'ton cœur. Vague de vie, vague de l’âme. Parce qu’aujourd’hui, bizarrement, t’avais cette pointe de tristesse dans les yeux, cette pointe perdue. Parce qu’en fait, tu t’ennuyais. Pour la première fois depuis que t’étais là, tu ne savais que faire. L’envie de voir du beau monde ne te passant aucunement par la tête. T’avais envie de rien faire et pourtant, tu t’ennuyais. Alors, tu la fixais. Elle bougeait. Mais, cela ne faisait égrainer les heures que bien lentement. Un soupire se glissa d’entre tes lèvres et, doucement, tu détournas le regard le glissant sur le pont de ta maison. Ta nouvelle vie. Ton échappatoire. Tu ne le quitterais pour rien au monde. Jamais.

Doucement, un peu sautillant, tu te détournas réellement, avançant sur le pont, tournoyant en riant. Comment faisais-tu pour passer d'une humeur à une autre aussi facilement ? Tel l'enfant que tu étais. Enfant égaré. Tournoyant au grès des vagues qui faisaient doucement bouger le bateau. Dire qu'un jour, tu avais eu le mal. Mais, maintenant c'était passé, maintenant, c'était ta vie. T'arrêtant, le tournis te prenant, tu te laissas tomber au sol en rigolant, attrapant au passage une corde. Pour t'aider à te relever. Pour te tenir bien droit au milieu de cet endroit. Il était propre. Peut-être pas très beau. Mais, pour faire passer le temps, tu ne pouvais le nettoyer. Cela était déjà fait. Tes dents vinrent mordiller tes lèvres et finalement, tu te glissas simplement dans la cabine. Te laissant tomber devant la table. Jouant distraitement avec les cartes qui étaient restées là depuis leur dernier jeu. Espérant qu'enfin quelqu'un vienne. Pour te faire rire, te faire sourire. Qu'enfin quelqu'un vienne. Parce qu'aujourd'hui tu t'ennuyais. Tu étais seul. Tu n'avais envie de rien. Tel un enfant boudeur.
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Anonymous
(#) Mer 19 Mar 2014 - 4:15
T’aimerais bien dire que t’as regardé un dvd avant de te coucher, que tu as vu Clint Eastwood sur un cheval ou qu’Angelina Jolie à des lèvres qui te donne envie de l’embrasser, mais la vérité, c’est que tu sais pas. Le seul son extérieur à ta vie ordinaire, c’est le sons de l’eau qui est changeant, la voix de Pretty qui gémit parfois un peu plus fort ou qui perd de l’enthousiasme lorsque la fatigue commence à prendre le dessus sur vos jeux d’adultes. Certes tu en rêves, souvent. Tu fixe tes trésors caché et tu te dis que ouais, voir Némo en HD, ça doit être trop bien et ce, même si tu ignores ce que H et D signifie…
Mais parfois, le son de l’eau te fais chier, le sons du silence et de la vie dans le bidonville t’embêtes et fais tomber les gouttes de secondes à l’infini…
C’est si long, dans ces moments, d’exister que tu voudrais bien fermer la porte sur la vie et l’existence, mais la vérité, c’est que même si ça t’arrivais vraiment, Sullivan, tu retrouverais toujours ton chemin vers la lumière…
C’est bien ce qui le fait le plus chier, aujourd’hui. Il a décidé de tenter de la contrôler, la boussole au creux de sa tête, il a décidé de tenter de la taire en sortant sur la terre ferme dans des coins qu’il ne connait pas. Gps c’est dit : aujourd’hui, j’pars à l’aventure, putain.
Mais l’aventure le trouve pas. Il tourne des coins en suivant son instinct, en se disant que s’il ne cherche rien, il n’y a rien à trouver et que, forcément, il ne trouvera pas de chemin pour aller nul part. Qu’il croit.
Sullivan à juste tourné en rond, il ne c’est pas perdu, il c’est juste retrouvé à l’endroit où il se sent le plus en sécurité; au quais, à regarder le bateau et Pretty sur le pont.

Tu voudrais bien y remonter, mais se serait bien une honte pour toi de répondre « Nul part » lorsqu’il te demandera où tu étais. T’oserais pas le dire, mais tu a échoué à trouvé ce que tu cherchais; tu n’as pas sus trouver une route où te perdre, un coin de rue qui te soit « inconnu ». Un soupir s’échappe de tes lèvres. Olippe, tu l’envies un peu, son insouciance, sa perfection imparfaite, t’aurais bien envie de finir ta vie avec lui, pour de vrai. Tu le feras peut-être si jamais ton frère décidait de venir te découper à même ton nid sécuritaire. Tu ne sais pas trop d’où il vient, mais peu importe, peu importe parce que si il veut aller quelque part, toi, tu as bien envie d’y être avec lui…
T’es un peu accroc à cette sensation, cette chaleur d’enfant qu’il fait naître en toi, oui. Sullivan, t’es taré, mais tu l’es encore plus quand il est là et cette folie, tu en as besoin de plus en plus. Ça te démange quand tu es loin, ce brin de sourire…
Tu t’assoies sur le quai, assez loin pour garder un oeil sur ce petit brin de prince qui danse sur le pont. Il tourne, toupie adorable et pleine de couleurs, happée par sa jeunesse éternelle et des envies que tu ne t’expliques pas et que tu ne veux pas vraiment expliquer de toute façon…
Tu souris sans sarcasme, sans blessure au coeur, ouais, Pretty t’as rendu heureux, connard.

Mais Pretty s’effondre et un brin d’inquiétude te traverses l’esprit. Il c’est fait mal ? Il a glissé ? Non, pas possible. Il peut pas être brisé. Si il est brisé, qu’est-ce qui se passera de votre petite équipe d’enfer ? Toi et lui… et Cleb aussi.
Tu te redresses un peu, juste sur tes genoux pour voir si il se relève… Ce qu’il fait avant de disparaître dans la cabine. Va-t-il mettre un pansement ? Tu ne peux pas rester là alors que Pretty à mal, imbécile.
Alors tu te redresses à ton tour, pour revenir à la maison, grimper lestement sur le bateau et t’infiltrer dans le nid partagé
—  Pretty ?
Ta voix s’inquiète un peu, elle aussi. Alors tu passes les doigts sur ta nuque et coince ta clope entre tes lèvres. Tu le vois, là, alors que tu es encore entre les escaliers, à table avec les cartes… Tu souris, alors. Enveloppé de sa chaleur avant même d’être proche de lui. Alors tu te laisses tenter, tire sur ta clope, emplement, suffisamment pour que lorsque ta bouche se pose sur la sienne par surprise, un fin et presque imperceptible filer s’échappe…

— On aurait dû faire les courses ensemble, en fait, hn ? »
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