la muse malade

le visage violent d'une briseuse de corps et l'air fou d'une amoureuse des mots

Kaya c'est la connerie humaine aux milles visages, un peu comme du dégriffé. Sur ses airs y a que du faux. Grande superficielle. On gratte un peu, mais y a rien derrière. Ça s'effiloche au moindre coup de vent. C'est la belle qui fume, qui s'croit parfaite. Prétentieuse jusqu'au bout des ongles aux lèvres rouge rubis, et deux saphirs à la place des prunelles. Petite précieuse de pacotille qui croit mériter le respect, elle emmerde celui qui se jette pas à ses pieds. Majestueuse de mépris, pour les sentiments en général, et l'amour en particulier. Parce que quand on aime, on se vautre dans la puanteur de l'attachement, de l'enchaînement. La belle refuse une telle fatalité. Se plaît à croire qu'elle vaut mieux qu'ça.

Kaya c'est des touchers grivois qui t'effleurent. Elle laisse ses doigts courir sur les corps fiévreux. Avide de caresses, de sensations, trop envahissante parfois. C'est plus fort qu'elle, comme une drogue dont elle dépend, une obsession malsaine qui ronge ses tripes et son être. La misérable veut se donner de l'importance. Elle joue avec le feu et ils se laissent faire, regards vides et bouches affamées, quand la belle fait miroiter ses charmes parce qu'elle ne sait faire que ça. Kaya la chimère se nourrit de tes fantasmes les plus fous que sa vue te provoque. Immorale. De tes larmes elle s'en fait des colliers de perles.

Elle est pas nette, y a qu'à voir cette lueur un peu inquiétante dans l'regard qui l'habite. Dans ses yeux grands comme des soucoupes noircis par le khôl y a comme un feu ardent qui s’éteint jamais. Des flammes qui dévorent ses pupilles, des éclats de braises qu'elle répand autour d'elle. Kaya elle a comme une rage destructrice qui la consume de l'intérieur. Une jalousie maladive qui la rend folle. Pulsion incontrôlable, presque viscérale. Elle ne supporte aucune concurrence et dégage les pouffiasses qui lui font de l'ombre à coup de talons. Elle hurle, griffe, mord, frappe pour éliminer la menace. Elle parle trop fort, trop mal et présente son majeur à ceux qui lui plaisent pas. Kaya dégaine son arrogance et ses sarcasmes comme des armes. Puis pan! Ça déglingue. De quoi te rendre dingue.

Vile manipulatrice. Mythomane de profession. Elle respire le mensonge à pleins poumons. Kaya croit qu'elle te contrôle. Elle s'amuse avec les autres comme une marionnettiste. C'est un talent, une aberration, un cataclysme qui fait des ravages. De l'autre côté du miroir Kaya c'est une succession de paradoxes. Elle se dit seule contre le reste du monde mais elle a besoin d'être entourée. Se veut inaccessible et tu en ris de bon cœur, toi qui l'a traînée sans encombres jusque dans ton lit. Elle se fout de tout, de toi, des gens, du monde entier. Pourtant elle ne vit que pour l'attention qu'on daigne lui porter. Elle s'donne des genres. Se confectionne une image toute faite pour qu'on l'adule sous tous ses angles. Et pourtant, Kaya c'est rien qu'une poupée toute chiffonnée, un peu timbrée, complètement brisée comme sa voix qui déraille, qui t'amène jusque dans les tréfonds de sa vie misérable. Elle se dit forte, elle le colporte. Mais quand elle pleure, la méchante, quand elle pleure sur sa solitude, sur son âme abîmée et son cœur fissuré, elle n'est plus rien.
plus rien.