L’être humain ne peut survivre que s’il pense avoir une valeur personnelle quelconque.
C'est parce que Clint s'inquiète pour son frère qu'il a décidé de laisser Irène prendre le dessus sur lui. C'est pas normal à son âge d'être encore comme ça : incapable de ramener une fille à la camping pour se la serrer discrètement sur le canapé. Il serait fier, le colosse, de trouver son p'tit frère avec une jolie brésilienne dans ses bras, ça lui ferait tellement plaisir qu'il déserterait toute la nuit. Si le grand-frère a eu cette idée, c'est certainement parce qu'il s'est bourré une énième fois la tronche à la taverne pour passer le temps et sur le chemin du retour, il a laissé Irène venir en lui, mourir dans le fleuve quelques instants pour se rafraîchir et remonter sur la rive. Là, Clint a enfilé son t shirt beaucoup trop grand et crade pour ne pas attirer les regards trop sales des vieux du coin et rentrer à la casse. Les chiens n'ont pas gueulé en le voyant arriver, reconnaissant son odeur. Rambo est même venu lui faire la fête, léchant ses jambes encore humides avec envie. De l'entrée, il peut voir Sal installé sur les marches de la caravane, seul, à fumer une clope alors qu'Irène s'avance d'un pas lent au milieu des déchets et autres métaux étranges. Elle se laisse aller par la nuit, s'arrêtant à un mètre du vilain garçon. Il n'est pas vraiment beau, un peu gringalet, les oreilles plus grandes que ses mains et quelques boutons ornant son visage. J'peux venir un peu avec toi ? Qu'elle lui demande, sans vraiment lui laisser le choix. Sans gêne, la brune s'installe aux côtés de Sal, attrapant du bout des doigts sa clope pour lui voler une taffe.
J'ai vu ton frère partir alors j'me suis dit que c'était l'moment. Y a que des cons ici, ce sont tous des animaux qui s'mettent sur la gueule à longueur de temps. Clint tente de faire un effort, de ne pas parler comme une sale brute écervelée et plonge ses grands yeux bleus dans ceux de son frère. Mais toi t'es pas comme eux, si ? C'est étrange mais Irène lui donnerait presque la sensation d'être intrigué par son propre frère, ça lui décolle un truc bizarre au fond de ses tripes. D'un geste délicat, la voilà qui lui rend sa clope, pas profiteuse ; trop respectueuse pour paraître réelle dans ce monde merdique. Tu t'appelles comment ? On t'voit pas souvent le coin. Rambo se ramène doucement vers elle pour lui gratter la cuisse et l'obliger à le porter. Attentionnée, la jeune femme l'attrape pour le flanquer sur ses genoux et lui offrir des caresses. Sont beaux tes clebs. Au loin, elle regarde les trois grands surveiller la propriété avec acharnement.
Il lui avait pourtant promis qu’il ne serait pas long. C’est qu’un aller-retour au village. C’est les mots que Clint lui avait craché avant de le planter là. Sal avait eu le temps de récurer la merde des stalles des animaux tout seul comme un con et il n’était toujours pas rentré. Il a déjà une volée d’insultes toutes prêtes dans un coin de sa tête pour accueillir son grand frère quand il reviendra de son expédition, même s’il sait d’avance qu’il se ravisera une fois de plus au moment venu. Le simple fait d’imaginer la scène suffit à brider sa rage. Une fois face à lui, il se contentera probablement de lui jeter un regard assassin quand il lui demandera comment s’est passé son après-midi et l’histoire s’arrêtera là. Il a jamais su tenir tête à son aîné, c’est pas maintenant que ça va commencer. Depuis qu’ils sont gamins, Clint a toujours eu le dessus sur lui et il y a rien qui l’énerve plus alors il préfère déclarer forfait avant que l’embrouille n’éclate, plus par facilité que par lâcheté. Y a pas grand-chose à faire à la caravane, alors le brun musarde tranquillement sur les marches du perron à se masser les mollets parce qu’il s’est encore fait charger par ce putain de bélier du diable. Il relève la tête vers l’entrée quand il entend le portail grincer. Ca doit pas être Clint, il aurait déjà entendu ses pieds trainer dans les graviers parce que cet imbécile est pas foutu de les lever correctement. Et en effet, c’est pas son gorille de frère que son regard accroche mais bien la silhouette d’une nymphe sortie de nulle part. Il se foutrait bien une claque pour se prouver que c’est pas une illusion. Le pire c’est qu’elle ressemble même pas à ces traînées que Clint aurait pu s’enfiler. Elle a dû se perdre ou une connerie du genre. En tout cas, elle doit être sacrément allumée pour s’aventurer sans craintes sur un terrain gardé par trois molosses comme les leurs. Il les siffle pour les rappeler avant qu’ils ne la taillent en pièces et la regarde s’approcher. Il ne sait pas trop comment réagir lorsqu’elle prend place à ses côtés, alors il se contente simplement d’hausser les épaules à sa question. De toute façon, il aurait pu répondre n’importe quoi qu’elle serait restée quand même. Ca a pas l’air d’être le genre de filles pour qui non est une réponse acceptable. Il la garde en sourdine jusqu’à ce qu’elle se décide à briser la glace. Ses paroles, elles auraient tout aussi bien pu sortir de sa propre bouche. Lui aussi quand il prend le temps de regarder autour de lui, il a parfois l’impression de se trouver au zoo, entouré de bêtes qui vivent plus par instinct qu’autre chose. Il est pas doué pour la conversation, Sal, alors il ne se concentre que sur l’inessentiel et baragouine comme il le fait si bien. Clint ? Tu le connais comment mon frère ? Certainement parce que c’est le pochtron du coin réputé pour distribuer autant de beignes qu’il en reçoit. L’examen psychologique auquel elle le soumet arrive même à lui dérober un sourire. Qu’est ce qui te fait penser ça ? J'suis pas une mijole si c'est ce que tu crois On s’est toujours foutu de lui parce qu’il était la personnification même de la fragilité alors le freluquet préfère prendre les devants et lui arracher le bâton des mains avant de se faire frapper.
C’parce que j’préfère mes bêtes à celles qui vivent là-dehors, c’tout. On dirait pas comme ça mais ça lui demande des efforts monstres de prendre la parole pour pas qu’elle ait l’impression de parler dans le vide. C’est pourtant pas compliqué, de répondre à quelques questions sommaires mais pour lui, ça serait plus facile de décrocher la lune. Sal. Toi ? Il peut pas s’empêcher de lorgner sans gêne sa paire de seins galbée par son t-shirt mouillé. Peut-être que c’est ce qu’elle cherche à l’accoster comme ça, après tout. J’peux savoir ce que tu fous dehors en pleine nuit dans une tenue pareille et trempée, en plus de ça ? Y a des moyens beaucoup plus simples de te faire tringler, t’sais. S’il joue les misogynes, c’est uniquement pour se prouver à lui-même que lui aussi est capable de se comporter en Ledoux s’il le souhaite. Ca ne dure que le temps de l’éphémère parce qu’une poignée de secondes plus tard même pas, il retire sa veste molletonnée pour lui balancer sur les épaules. Ca serait con qu’elle cane d’hypothermie sur leur propriété quand même. Le gamin se lève péniblement et lui ouvre la porte de la caravane. Il fait plus chaud à l’intérieur, sinon. Il ne se sent pas bien d’outrepasser comme ça les règles que leur paternel leur a toujours inculquées, à savoir que les étrangers n’ont rien à faire dans leur foyer. Alors, pour le bien de sa conscience personnelle, il demande. T’es pas une de ces forcenées qui va m’assommer d’un coup de marteau sur la tête pour me chouraver mes trucs hein ? Non parce qu’on ne sait jamais, tout ça ne pourrait être qu’un tour de passe-passe pour lui jeter de la poudre aux yeux et la lui faire à l’envers. C’est qu’il serait bien assez bête pour se laisser avoir, l’idiot.
Sal Ledoux
Clint Ledoux
♆ MALÉDICTIONS LANCÉES : 219
♆ PSEUDO : ECTOPLASM.
♆ AVATAR : MATTHIAS SCHOENAERTS, UNE FOIS.
♆ ALIGNEMENT MORAL : CHAOTIQUE BON
♆ PERDITION : CHANGEMENT DE SEXE ÉPHÉMÈRE. (MARION COTILLARD SOUS SA FORME FÉMININE)
♆ ÉGARÉ : DANS SA CARAVANE, PERDUE AU MILIEU DE SA CASSE.
♆ ENNUI TROMPÉ : PASSION NATURELLE POUR LA FERRAILLE.
L’être humain ne peut survivre que s’il pense avoir une valeur personnelle quelconque.
Elle se sent bien, simplement installée sur les marches de la camping avec Rambo sur les genoux et Sal qui lui débite ses conneries. Clint se rend compte à quel point il peut-être mauvais pour la drague et les relations sociables en général. Il aurait envie de rire mais cela le grillerait. Il a pas envie que son frère rejette Irène pour des conneries alors il fait un effort, laisse ses doigts se perdre dans la crinière crasseuse de Rambo qui s'est encore roulé dans les bouses de la mule. Les autres chiens ne cessent de faire des allers et retours sur la propriété sans trouver une seule seconde pour se calmer. La brune sait qu'entre ses barrières elle ne risque rien -ou presque-. Parce que si certains ont assez de couilles pour entrer sur la propriété, elle sait que les chiens les leur boufferont en un rien de temps. Son regard bleuté se tourne vers Sal qui lui demande pour Clint. Elle hausse simplement les épaules. J'sais pas, c'un con, tout l'monde y le connaît dans l'coin. Il doit certainement se dire qu'elle est l'une de ces connes à lui avoir ouvert ses cuisses. Clint se marre intérieurement mais n'en dit rien. Elle fronce les sourcils lorsque l'imbécile lui met sa veste sur les épaules et la met bien en place pour se couper de la nuit devenue fraîche. Rambo lui lèche les genoux, avalant les dernières gouttes du fleuve encore présentes sur son épiderme. Irène, qu'elle souffle entre ses lèvres. Sa voix est basse, comme si c'était un secret que même les chiens ne devraient pas entendre. Irène, certains la connaissent dans le coin, la considèrent comme une allumeuse qui ne va jamais au bout des choses mais Clint ose croire que son frère n'est pas au courant.
J'ai pas envie d'bouvaille. Qu'elle rage un peu en redressant un sourcil pour le regarder de haut. Comme si elle était d'ce genre là Irène. Sa voix est plus froide, presque agressive. La brune se met sur la défensive mais cela dure quelques secondes seulement. C'interdit d'se promener la nuit maintenant ? T'es ben drôle toi. Elle rit un peu avant de se redresser, gardant délicatement Rambo contre son torse pour se réchauffer plus vite. Le chien semble serein alors que la nymphe déboule dans la caravane en faisant la grimace. Tu veux que j'chourre quoi. Tout est bon pour la poubelle ici. La différence avec une décharge ? même pas j'la vois. Elle le regarde et s'approche de lui, son épaule frôle la sienne alors que ses yeux plongent dans les siens, un peu aguicheuse malgré ce qu'Irène vient de lui dire. Détends-toi j'vais pas te la faire à l'envers. Si on enlève qu'un Clint se cache derrière cette mise en scène. La brune se penche pour laisser le chien retrouver sa liberté tandis qu'elle s'échoue sur le canapé. Ses mains enlève délicatement sa veste de ses épaules. Ça t'dérange ? La brune lui demande mais n'attend pas l'avis de Sal, enlève son t shirt trempe pour le jeter par terre. Demain matin, il sera probablement sec, à moins qu'il ne moisisse entre temps. Bon t'm'offres un verre ou t'as trop peur de ton frère pour ça ? Irène a pas vraiment envie de le provoquer mais l'égo de Clint est si grand qu'il prend toute sa la place alors, elle doit se faire toute petite pour le laisser s'exprimer. Ses doigts se fondent dans ses cheveux mouillés qu'elle peigne avec ses phalanges, tentant de chasser les nœuds un à un pour ressembler à quelque chose. Le grand frère ne cesse de décortiquer les moindres gestes du plus jeune, tentant de voir s'il possède lui aussi des désirs ou s'il est fait de vide comme son cerveau. Installé sur son canapé, vêtu d'un simple boxer, Clint voudrait se rapprocher un peu plus de lui mais il a pas envie de le braquer. C'est une brute en temps normal mais Irène est en train de monter une énorme barrière entre sa bestialité et Sal. S'il couche avec toutes les filles du coin comme un sauvage, Irène a envie de faire les choses biens avec celui-ci. Et puis, ça se lit sur son visage qu'il est puceau et une part de Clint n'en revient pas. Au fond, il espérait naïvement que son frère cache bien son jeu mais non ; c'est un putain de vierge. Et même si lui s'était fait dépuceler à 26 piges, il a pas envie que son abruti de petit frère suive le même chemin. C'est pas parce qu'un homme est laid qu'il a pas le droit de coucher. A cette pensée, Irène lui tend la main pour attraper celle de Sal du bout des doigts. Approche. Elle lui demande, sans l'inviter avec les gestes. Il sait, Clint, comme son frère peut se braquer en un rien de temps et y va en douceur, pour le moment.
Sal ne songe pas une seconde au foutoir qui règne dans leur caravane avant de convier Irène entre ses murs. Le bordel et les immondices sont devenus tellement ordinaires à ses yeux qu’il ne s’imagine même pas que l’on puisse être révulsé par toute cette crasse incrustée dans les cloisons de leur habitat. On peut à peine faire un pas sans s’écorcher le pied sur les débris de verre qui traînent de partout, reliques des accès de colère de l’aînée Ledoux mais visiblement, ce n’est pas assez pour faire rebrousser chemin à la hardie qui pénètre sans crainte à sa suite dans le dépotoir des Ledoux. Sa réflexion sur leurs conditions de vie lui fait crisser des dents. Il en est bien conscient qu’ils mènent une vie de rien, son frère et lui, mais c’est pas pour autant qu’il accepte qu’on lui balance l’atroce vérité en plein visage. C’est ce qu’il espère lui faire comprendre en lui crachant une poignée de mots acerbes à la tronche. T’peux toujours décarrer si c’pas assez bien pour toi. Et la voilà maintenant qui l’effleure innocemment. C’est furtif, c’est impersonnel mais ça suffit à bouleverser Sal. Il sait pas quoi en faire de ces signaux qu’elle lui envoie, ni comment les interpréter et ça le déstabilise à outrance. S’il s’écoutait, il attraperait son téléphone pour consulter Clint sur la question, lui demander si elle est vraiment en train de le chauffer ou si c’est juste son esprit désespéré qui fabule mais la batterie de ce demeuré est sûrement morte et ça serait vain d’essayer de le joindre. Pour la peine, il la regarde prendre ses aises au fur et à mesure que lui perd les siens. Il tombe presque à la renverse lorsqu’elle ôte la veste qu’il lui a passée sur les épaules un peu plus tôt. Ca l’irrite cette façon qu’elle a de le mettre à nu en posant des questions comme si elle connaissait déjà la réponse. Il peut pas s’empêcher de se demander ce qu’elle pense savoir de lui, au juste. Il hausse les épaules à sa provocation. J’ai d’jà vu des nibards, t’sais. Sauf que les calendriers érotiques du père Ledoux placardés aux murs de la camping, ça l’enfiévrait un peu moins que ça quand même. Il a les hormones en ébullition, le gamin. Il peut sentir sa virilité grandir dans son pantalon et ses joues s’empourprent d’embarras, accompagnées de ce réflexe stupide qui consiste à croiser ses mains devant son entrejambe, juste au cas où elle aurait le don de voir à travers le textile. Il manquerait plus que ça, tiens, histoire d’un peu plus passer pour un prostré sexuel.
C’est en cherchant une distraction pour dériver ses prunelles de la poitrine d’Irène que l’empoté se rappelle soudainement qu’il pue le bouc à en faire plisser les narines autour de lui. Ca ne l’affecte pas trop en temps normal mais là, c’est pas l’impression qu’il a envie de donner. Il se fout alors en quête d’un autre t shirt qui sera certainement aussi crasseux que le premier parmi ceux qui jonchent le sol mais qu’il enfilera quand même parce que suivant la logique de l’idiot, tant qu’on change d’habits, on redevient propre. Sauf qu’Irène, elle le laisse pas aller au bout de ses actes qu’elle réclame déjà de la picole, jamais à court d’impertinence. Boh, il en saura jamais rien. S’il ne craint pas trop de se faire pincer, c’est parce qu’il est un peu près certain que le mastodonte ne rentrera pas de sa beuverie, ce soir, probablement trop occupé à décuver dans un coin de Sao Poeira et à exposer sa dépravation à qui voulait bien lui servir de public. Puis quand bien même il trouverait un moyen de crapahuter jusqu’à la caravane, il va braire si fort qu’on l’entendra arriver à des kilomètres alors il n’y a vraiment pas de quoi s’en faire. L’avorton attrape le verre le moins dégueulasse qu’il peut trouver et en inspecte tout de même le fond pour vérifier qu’il n'y réside pas de reste de moisissure avant d’y verser la gnôle et de l’offrir à son invitée. C’costaud mais c’tout c’qu’on a. La flotte du robinet est même pas potable, ici. Mais elle est déjà passée à autre chose sans lui laisser le temps de suivre. Il hésite un peu lorsqu’elle lui tend la main. Il a la désagréable impression qu’un piège imaginaire est en train de se refermer sur lui. Ca le crispe un peu mais il finit quand même par se plier aux désirs de la belle et laisse son corps s’échouer à côté du sien sur le canapé. Il respire un grand coup et lui décoche une lorgnade suspicieuse. C’est quoi l’enjeu du pari ? Non parce qu’elle a beau sembler bienveillante, personne arrive à la caravane par hasard en se trompant de chemin. Elle savait où elle allait depuis le début, c’est obligé. La paranoïa de Sal lui susurre que tout ça ne pourrait être qu’un coup monté, un défi sordide lancé par les villageois qui n’avaient de cesse de se foutre de la gueule de l’inconsumé. Il pourrait encore interrompre ses plans et la rembarrer avec virulence mais il en a marre Sal, de se battre contre des moulins à vent. C’est pas en se rétractant à chaque opportunité qui se présente à lui qu’il allait la perdre, sa pureté. Puis quand bien même il s’avérerait qu’il aurait raison et qu’elle irait le crier à tout vent, il sera toujours moins gêné de passer pour un coup lamentable que pour un puceau. C’est dans cette optique qu’il laisse sa main effleurer la pommette d’Irène avant la laisser se faufiler dans sa nuque pour rapprocher son visage du sien. Et là, il l’embrasse sans vergogne, un peu maladroitement et un peu brusquement aussi, comme si sa sexualité latente se rappelait à lui l’espace d’un instant, image parfaite du mâle brûlant de convoitise. Il abrège difficilement ce moment d’égarement pour se retourner vers elle, l’haleine courte, le sourire aux lèvres. Alors, tu vas empocher combien pour ça ? Autant la situation va l’amuser, autant elle va lui flanquer une gifle et il ne recommencera plus jamais pour les nouvelles vingt-cinq années à venir, c’est encore indéterminé.
Sal Ledoux
Clint Ledoux
♆ MALÉDICTIONS LANCÉES : 219
♆ PSEUDO : ECTOPLASM.
♆ AVATAR : MATTHIAS SCHOENAERTS, UNE FOIS.
♆ ALIGNEMENT MORAL : CHAOTIQUE BON
♆ PERDITION : CHANGEMENT DE SEXE ÉPHÉMÈRE. (MARION COTILLARD SOUS SA FORME FÉMININE)
♆ ÉGARÉ : DANS SA CARAVANE, PERDUE AU MILIEU DE SA CASSE.
♆ ENNUI TROMPÉ : PASSION NATURELLE POUR LA FERRAILLE.
L’être humain ne peut survivre que s’il pense avoir une valeur personnelle quelconque.
Elle connaît les hommes et peut facilement déchiffrer le désir de Sal. C'est pas parce qu'il est plus timide et respectueux sans spécialement le vouloir qu'il réagit différemment des autres. Le petit frère Ledoux est comme tous le reste : une brute épaisse, un animal en rut, un mâle qui ne cherche que le désir de la chair qu'importe son expérience trop maigre. Il lui parle avec la sensation de s'en foutre et l'idée qu'Irène soit là pour lui causer du tord mais la courbe qu'est en train de prendre son boxer le trahit irrémédiablement. Elle aimerait lui foutre son nez dans sa merde, lui montrer qu'il ferait mieux de ne plus jour le vierge effarouché et de se laisser aller, au plus profond de ses désirs mais Clint l'en empêche. Une barrière se forme entre ses pensées et celle du mâle. Une grande barrière où leurs esprits s'entrechoquent comme des balles que l'on balancerait sur un mur et que l'on se recevrait à la figure. La brune laisse le plus jeune parler, ne cherchant pas à lui couper désespérément la parole. Elle le voit bien, qu'il campe sur ses positions, qu'il ne la considère pas plus que comme une garce s'échouant par malice dans sa caravane. Un instant, Irène soupire mais sent son cœur se calmer lorsque celui-ci lui offre un verre de gnôle qu'elle boit d'une traître. Son corps est habitué à la consistance, au goût. Pendant un instant, la jeune-femme a la sensation d'avoir une flamme au fond de la gorge mais cela lui passe aussi vite que c'est arrivé. Et puis cette chaleur la réconforte dans ce qu'elle est en train de faire. Parano, Sal se monte des films haut en couleurs dans sa petite caboche vide. Le pire, c'est qu'à cet instant, Irène voulait lui donner raison mais la réalité est bien pire. Si noire qu'elle lui ferait certainement mal au bide. Sa bouche s'ouvre légèrement mais c'est déjà trop tard, le jeune la lui gobe de sa langue baveuse. Elle grimace un instant mais se laisse faire. Pendant un instant, la brune a l'impression qu'il va lui dévorer le visage et qu'il ne restera d'elle que ses cheveux. Pourtant, la brune ne dit rien, se laisse guider par es lèvres bestiales jusqu'à ce qu'il la libère.
Tu veux bien t'taire ? Tu nous emmerdes avec tes questions à la con. Sa main se redresse brusquement jusqu'à son cou qu'elle attrape pour le serrer entre ses doigts comme si ce n'était qu'un vulgaire morceau de viande. T'as envie d'baiser comme tous les bâtards d'ce village, arrête la comédie, tu m'donnes la gerbe. Et au fur et à mesure qu'elle déblatère ses conneries, sa voix change, passant à quelque chose de plus grave et sévère. Le grand Clint est en train de reprendre le dessus. A tel point que les doigts d'Irène se transforment en quelque chose de râpeux et désagréable. Si son entrejambe était humide jusqu'ici, c'est parce qu'à son retour à l'état normal, Ledoux est plus bandé que jamais. Nu sur le canapé, son sexe frémit déjà de désir, si éméché qu'il pourrait coucher avec son coussin juste pour mettre fin à cette tension lui tiraillant le bas ventre. Son regard se plante dans celui de son colocataire tandis qu'une veine traverse son front. Il ose enfin le relâcher pour baisser brusquement son pantalon d'un geste vif. Son corps baraqué l'oblige à s'allonger sur la banquette tandis que Clint prend férocement le dessus. Son corps est brûlant, il a la sensation d'être en ébullition et que ses organes cuisent un à un. D'un coup de rein, il autorise son sexe à se perdre contre celui de Sal. Son visage reste suspendu au dessus du sien tandis qu'il le fixe, comme possédé. Son souffle brûlant s'échoue lamentablement sur le visage de son frère tandis que lui reste froid et solide face à ce regard qui lui demande silencieusement des réponses. Personne le saura. Qu'il lui souffle, tout en laissant une de ses mains descendre jusqu'à sa cuisse pour écarter légèrement une de ses jambes et se faire une place tout contre lui. Un frisson traverse son être lorsque Clint se sent si proche de Sal. C'est certainement la première fois depuis leur connaissance qu'ils sont si proches, ça l'ébranle un peu, mine de rien.
Il se sentait bien, là, à fourrer sa langue dans la bouche d’Irène en chérissant secrètement l’idée qu’elle vienne le chevaucher dans un retournement de situation torride. A la place de ça, elle se laisse juste faire indolemment, sans même y mettre du sien, dans un élan de pitié certainement. Parce que c’est bien le seul sentiment qu’il inspire le gaillard, à se comporter de la sorte et à la considérer comme un détritus humain qui n’est là que par appât du gain. Il la laisse vomir sa haine dans une tirade teintée dégoût sans essayer de contester ses paroles, ni de lui faire entendre raison parce qu’il sait qu’elle n’est pas tout à fait dans le faux. Il y met peut-être plus de forme que les autres en essayant de gardant une certaine maîtrise mais le fond de ses pensées reste le même que celui de tous ces primates en chien du village. Depuis qu’elle s’est dévêtie, il s’est imaginé une tonne de scénarios où il finit toujours par la baiser sans autre forme de procès. Ca doit être pour ça qu’il réagit pas lorsque les doigts de la jeune femme enserrent sa gorge. Il a été trop loin et elle a raison de pas se laisser marcher dessus par tous les mâles à la trique facile comme lui. Sal les admire les femmes de sa trempe, même s’il n’en a jamais vraiment connue. Sa mère était plutôt une de ces concubines de compagnie, véritable égérie du sexe faible, servile jusqu’au bout des ongles. Il ne l’avait jamais entendue adresser un mot plus haut que l’autre à Jordan, même quand il se comportait comme la pire des crasses avec elle. A croire qu’il lui était plus facile de ramper pitoyablement à ses pieds que de retrousser ses manches et de lui montrer de quelle étoffe elle était faite. Il allait d’ailleurs applaudir sa bravoure lorsque les traits de la jeune femme ont commencé à se brouiller pour finalement contrefaire ceux de Clint. C’est quoi ce mauvais tripe encore. Qu’est c’que tu m’as fait p’tain ? Qu’il maugrée à mi-mot. C’est qu’il lui est plus facile de croire qu’il est victime d’un mauvais sort plutôt que d’envisager l’éventualité selon laquelle son frère puisse être un hybride mi-femme mi-homme. Il ferme les yeux et garde ses paupières closes quelques instants, persuadé que quand il les aura rouvertes, les choses seront revenues à la normale et qu’il rirait bien des images délirantes insufflées à son esprit par les résidus de colle qu’il s’était envoyé un peu plus tôt dans la journée. C'est juste une hallucination, ouais. Vraiment pas de quoi entrer en cellule de crise.
L’esprit encore confus par cette brutale transition, le corps de Sal ne lutte pas et se laisse sagement écraser sur la banquette par celui de son frère. Parce qu’il en est maintenant certain, que c’est le vrai Clint qui se tient au-dessus de lui. Il a ce regard électrifiant qui trompe pas, celui qui lui fait toujours penser à leur père, celui qui ne laisse rien présager de bon. Eternel parano dans l'âme, il ne peut s’empêcher de humer le traquenard. Son frère n’agirait jamais de la sorte sans avoir une bonne raison derrière, alors il s’invente que l’aîné Ledoux s’est juste mis en tête de débusquer chez lui les penchants homosexuels soupçonnés. C’est qu’il aime bien prendre des raccourcis, le Clint. Si t’es aussi réticent à t’envoyer en l’air, c’est forcément parce que t’aimes pas les filles et il est presque persuadé que c’est l’image qu’il lui renvoie de lui au quotidien. Et peut-être même bien qu’il est en train d’essayer de se prouver le contraire en l’allumant comme ça. Sal a pas franchement envie de le conforter dans ses idées folles en restant là sans rien faire, c’est pour ça qu’il lui assène un coup de plafond bien senti lorsqu’il sent le visage du gorille un peu trop proche du sien. Avec chance, ça suffira à leur remettre les idées en place, à tous les deux. Il aurait pu profiter de ces quelques secondes d’étourdissement pour se débiner et planter Clint sur sa banquette mais au lieu de ça, un sourire idiot vient étirer ses lèvres gercées. Son front rendu moite par la sueur reste collé à celui du colosse et il pousse même la plaisanterie jusqu’à laisser une de ses mains s’échouer dans sa nuque pendant que l’autre vient tapoter sa joue, par pure provocation. Va t’coucher frangine, t’es complétement beurrée. Il n’y a qu’à sentir son haleine avinée pour comprendre qu’il est dans les vignes du Seigneur. Et il repousse le visage de l’éméché, s’efforçant de stopper l’engrenage dans lequel ils étaient tombés. Pourtant, il y a ses cuisses qui s’ouvrent et son bassin qui se relève légèrement pour l’accueillir et le rendre plus confortable. Il nage entre deux eaux le gamin et il a pas encore décidé dans laquelle il a envie de couler pour ce soir. Il s’évertue naïvement à se dire que s’il bande toujours, c’est uniquement parce qu’il a l’image d’une Irène nue imprimée dans l’esprit. Il n’y a aucun moyen que ça soit Clint et sa gueule déformée par le trop plein de coups qu’il avait reçu qui lui fasse cet effet-là. S'il est plus détendu face à la nudité de son frère, c’est uniquement parce que les Ledoux n'ont pas été élevé dans la pudeur et que la vue d'une pine ne les a jamais effaré. Il soupire un bon coup et laisse ses doigts descendre jusqu’à son entrejambe pour remonter son calbar sur sa gaule encore à découvert, s’attardant brièvement sur le sexe de son frère au passage. Allez, bouge de là, tu t’fatigues pour rien, j’suis pas une tantouse, Clint. Qu’il lui balance sans grande conviction en se redressant sur ses coudes avec la ferme intention de décamper de là et de le laisser cuver en paix. Il dormira certainement mieux maintenant qu'il sait son petit frère n'est pas un de ces sodomites qu'il a en horreur.
Sal Ledoux
Clint Ledoux
♆ MALÉDICTIONS LANCÉES : 219
♆ PSEUDO : ECTOPLASM.
♆ AVATAR : MATTHIAS SCHOENAERTS, UNE FOIS.
♆ ALIGNEMENT MORAL : CHAOTIQUE BON
♆ PERDITION : CHANGEMENT DE SEXE ÉPHÉMÈRE. (MARION COTILLARD SOUS SA FORME FÉMININE)
♆ ÉGARÉ : DANS SA CARAVANE, PERDUE AU MILIEU DE SA CASSE.
♆ ENNUI TROMPÉ : PASSION NATURELLE POUR LA FERRAILLE.
L’être humain ne peut survivre que s’il pense avoir une valeur personnelle quelconque.
Il va le regretter Clint, il le sait. Peut-être pas demain, peut-être pas après demain mais il finira par s'en morde les doigts, par en baver et revenir sur cet acte sordide. Maintenant, tout ce qu'il espère, c'est que ce foutu frère le rejette pour pouvoir lui mettre des barrières. C'est le seul truc qui pourrait vraiment le calmer, le remettre une bonne fois pour toute à sa place. Tant pis si cela doit se terminer en coups de poings et marre de sang, ça lui ferait du bien, ça le ferait se remettre en question une seconde. Des deux, le pervers, c'est lui, le grand Clint éméché qui réclame le corps de son petit frère pour assouvir les sévices du démon qui vit en lui. Allez quoi, juste un p'tit coup. C'est ce que répète la voix de ses perversions au creux de son âme. Il veut se perdre en lui, entrer dans ses chair, y trouver la chaleur d'un corps qui pourrait le faire jouir jusqu'à se sentir voler. Clint est en train de laisser agoniser les dernières particules de sa conscience, y a plus que la folie qui prend le trône, qui s'installe tranquillement dans son coeur pour faire de lui un démon. Au moins, il ira bien à c'te foutue ville qui ressemble plus à rien. Même les maisons sont bancales ici comme si quelqu'un avait fait en sortes pour que rien ne soit jamais accueillant par ici. C'est beau le monde mais putain, ça peut aussi te crever la gueule en un rien de temps. Y a qu'un geste qui peut te mener en enfer mais une vie toute entière pour retrouver le paradis. Et le colosse, dans sa folie détestable danse avec les ténèbres comme si rien d'autre ne valait la peine, comme si le reste n'était pas assez bien pour lui. Les mots de son frère semblent être minuscules, c'est à peine s'il les entend. Y a son cerveau qui les gobe pour les broyer. Ses pensées sont des mixeurs qui réduisent tout en purée.
Ses mains brutes, caressent le corps de Sal tandis qu'il l'écrase un peu plus dans c'fichu canapé. Un léger rire traverse ses lèvres lorsqu'il l'appelle frangine. Si Clint était dans son état normal, il lui en aurait foutu une en lui disant 'et ouais gamin, t'es pas unique, tout le monde par ici porte sa croix'. C'qu'il peut le détester à cet instant, Sal, d'être assez attirant pour le faire bander plus fort que jamais. Son bassin se presse contre le sien lorsque le plus jeune tente faiblement de mettre une barrière. Tantouse, ça l'fait marrer. Alors, c'est p't'être moi la tantouse. Cette tantouse qu'il détruira à coup de fierté mal placée dés que le jour se lèvera. Il peut pas accepter que deux hommes puissent s'embrasser le Clint mais le désir masque ses valeurs mal foutues. On dirait un piège que Dieu lui a tendu pour l'obliger à se faire pardonner de toutes ses insultes homophobes. Laisse-toi faire, ce s'ra tranquille. Qu'il lui assure, comme pour lui prouver qu'arrêter en si bon chemin serait une erreur.
Clint redresse son torse un instant, le temps pour lui de virer ce boxer et de cracher sans aucune classe sur son entrejambe. Il y va comme un bourrin, en le préparant seulement quelques secondes. Ses doigts viennent farfouiller entre ses cuisses mais il a plus le temps d'attendre, le colosse. Son regard se plonge un instant dans celui de Sal alors qu'il attrape pour sexe pour s'enfoncer délicatement en lui. C'est étrange, tout en lui est plus sauvage que tout mais ce coup de bassin là, c'est fait de tendresse et d'attention. Il a pas envie d'le broyer, de laisser des traces indésirables dans sa mémoire. Clint veut qu'il se souvienne de cet instant comme de quelque chose qu'on a envie de recommencer un jour. Les yeux du colosse se ferment alors qu'il se penche un peu sur son visage, laisse son souffle alcoolisé caresser le visage de son frère. Ses lèvres effleurent les siennes mais il est pas là dans l'optique de l'embrasser. Son corps est trop brûlant pour qu'il parvienne à se concentrer pour lui donner un baiser. Alors, Clint reste là, flottant au dessus du visage de Sal et leurs deux corps fusionnant.