CRI DU DIABLE Les gens, ils ne s'en approchent pas ; que les déments, que les carcasses envahies de crasse. On dit entendre des cris, la voix, y trouver des macchabées, des corps oubliés, mangés par les vers. Elle est vide, la mine, et pourtant emplie de cris et de monstres, emplie du démon qui ne demande qu'un peu de sang, qu'une vie en plus, une âme à vider.

FORTERESSE DÉSERTE Poussières, là, sur les meubles oubliés, sur les machines qui ont cessé de fonctionner. Il y en a certains, parfois, peut-être toi, qui marchent par là. Il y a les curieux, yeux ouverts, qui cherchent quelques pierres, un peu d'âme, peut-être. Au travers des fenêtres cassées soufflent les cris des morts, des ouvriers passés qui ont cessé d'exister. Des enfants, parfois, courant, jouant certainement. Et puis, au travers de tout ça, des rats courants, des seringues oubliées.

NOYADE ALCOOLISÉE Rire gras, au creux des oreilles bouchées. Il y a cette odeur, éternelle, presque charnelle des parfums bon marché. Seins dénudés, démarche langoureuse ; elles sont toutes là, les putes souillées, les carcasses à forniquer. Alcool fait à l'ancienne, les âmes tentent de se noyer, pour ne pas se terrer. Sueurs indécentes, au creux des narines ; les visions sont brouillées. Après tout, c'est bien cela que l'on vient chercher.

DÉCHET DE LA SOCIÉTÉ Dépouilles de fer finement enlignées, moteurs rouillés et vitres cassées ; certaines sont là depuis des années, d'autres depuis moins d'un été. C'est là que les enfants ont l'habitude de jouer, au travers des arbres, de la verdure étendue. C'est là que parfois, deux amoureux viennent se retrouver, pour quelques baisers. Assis sur le siège arrière d'une voiture cuivrée, ils ne peuvent s'empêcher de se câliner. Qui sait ce que l'on peut trouver, au travers des déchets de la société.